Communiqué
Les outils à l’honneur au Jardin botanique
04 mai 2016
Communiqué de la Ville de Neuchâtel
Avec Terre d’outils, le Jardin botanique de Neuchâtel inaugure la plus grande exposition temporaire créée jusqu’à ce jour dans le parc du vallon de l’Ermitage. Ouverte du 8 mai 2016 au 15 octobre 2017, elle pose un regard à la fois nostalgique et ultramoderne sur un monde en profonde mutation ; celui des métiers de la terre qui subviennent à nos besoins vitaux. Les visiteurs découvriront plus de 200 outils anciens et autant de plantes utilisées pour se nourrir, se protéger, s’habiller, se soigner et même se reproduire ! A parcourir tous les jours dans la villa et le parc du Jardin botanique entre 10h et 18h.
L’idée de cette exposition sur les outils de la terre est née d’une rencontre entre Willy Haag, donateur et Blaise Mulhauser, directeur du jardin botanique. Par intérêt personnel, ce dernier cherchait une hache de martelage. Et le collectionneur de répondre : «Je n’ai pas cet objet précis, mais je peux vous en donner des centaines d’autres». L’anecdote est révélatrice. Dès la connaissance de ce projet, d’autres personnes ont souhaité faire don de pièces au Jardin botanique. Aujourd’hui la collection comprend plus de 1200 outils et ustensiles dont la plupart transmis par 28 donatrices ou donateurs !
Un hommage aux métiers de la terre
Quoi de plus banal qu’un outil ? C’est pourtant grâce à lui que sont nées toutes les merveilles de l’art, de l’artisanat, de l’architecture. Sans outils, pas de cathédrales, ni de pyramides, ni même de jardins suspendus. A mains nues, la terre est plus lourde, la pierre
intransportable, l’eau plus difficile à canaliser pour irriguer les champs. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : créer des instruments pour se nourrir plus facilement et mieux se protéger.
On peut penser qu’une exposition sur les outils n’est pas un sujet à traiter dans un jardin botanique. Au contraire, c’est le plus bel hommage que l’on puisse faire aux jardiniers qui se préoccupent, l’année durant, de semer, cultiver, arroser, tailler ou repiquer les précieuses collections de plantes qui font la joie des visiteurs.
L’exposition se décline en 14 postes dans l’ensemble du parc du Jardin botanique. Elle commence dans la villa où l’on découvre la préhistoire des outils et les raisons de leur diversité. Par une quinzaine d’exemples choisis, la «salle des fonctions» donne un aperçu de ce dont l’homme a besoin pour se nourrir, s’habiller ou même se soigner grâce aux plantes. La richesse du vocabulaire régional est mise à l’honneur grâce à la participation des collaborateurs du « Glossaire des patois de Suisse romande » (GPSR).
Muni d’un plan le public se promène ensuite dans le parc en découvrant les différents métiers de la terre. Il admire, de poste en poste, les outils de l’herboriste, de l’arboriculteur, du vigneron, de l’apiculteur, du paysan, du bûcheron, du vannier, du tourbier et du jardinier ! A sept endroits de l’exposition, le promeneur aura aussi l’occasion de regarder des petits films sur l’utilisation des outils, de la faux au pic à gentiane et de la hache d’abattage à la scie passe-partout. Dépassant le cadre strict de l’exposition, cette production de films constitue une encyclopédie du patrimoine gestuel immatériel.
Un cycle de conférences
L’exposition se termine par une réflexion sur la place de l’artisanat dans notre société hyper technique. Quels seront les outils de demain ? De quoi aurons-nous besoin pour faire face aux défis qui nous attendent : surpopulation, urbanisation galopante, réchauffement climatique. Le génie créatif se tournera-t-il vers des technologies informatiques ou continuera-t-il à faire la part belle au plus bel outil de l’homme : sa main ?
Ces questions seront également abordées dans un cycle de conférences dont la première aura lieu le jeudi 12 mai à 18h à la Maison du Pertuis (bureaux du Jardin botanique, rue Charles-Knapp 33). Intitulée «La place des outils dans le glossaire des patois de la Suisse romande», cette conférence est donnée par Federica Diémoz, professeure extraordinaire de dialectologie de l’Université de Neuchâtel et Dorothée Aquino, chargée de communication du GPSR.
Contact :
Blaise Mulhauser
Directeur du Jardin botanique
Tél. 032 718 23 55
blaise.mulhauser@unine.ch