Communiqué

C’est un joli hat-trick (trois buts d’un même joueur dans un match) que signe ce jeudi l’Université de Neuchâtel ! Deux rendez-vous très foot se sont greffés à la soutenance de thèse de Roger Besson, qui décrypte le rôle d’intégrateur social joué par un stade - celui de La Maladière - au fil de sa rénovation. En guise d’échauffement matinal, conférence-atelier de Christian Bromberger, auteur de « Passions ordinaires et Football: la bagatelle la plus sérieuse du monde", et pour ponctuer ce triptyque footballistique, table ronde « Venir d’Afrique et jouer à NE Xamax ». On a presque envie de crier « goal » !

Un stade de football est à l’évidence un lieu d’interaction. Mais quel rôle joue un tel endroit dans l’intégration sociale ? Et lors d’une reconstruction, comme celle du complexe de La Maladière, comment les usagers perçoivent-ils le nouveau stade ? Voilà les processus examinés par la thèse soutenue par Roger Besson ce jeudi après-midi à 15h30 (salle D65, Av. du 1er mars 26). Ce chercheur d’UniNE, qui a déjà publié avec Rafaele Poli S’intégrer en étant « supporter » (2007), qui abordait l’intégration des personnes issues de la migration par le « suportérisme », décrypte cette fois le rôle intégrateur d’un lieu en fonction de son évolution.

Nouveau stade : le discours des promoteurs est contredit par les regrets des supporters

Au total, 1700 personnes ont été interrogées, un forum de discussion en ligne a été analysé de même que les statistiques de fréquentation. De façon assez surprenante, Roger Besson constate que le nouveau stade ultra-moderne ne fait guère l’unanimité. La hausse des prix a évincé certains spectateurs moins aisés et la plus grande fragmentation de l’espace a accentué la frontière entre différents profils sociodémographiques.

« Alors que les discours des promoteurs promettent des gains de confort et de convivialité, les usagers développent eux un discours empreint de regrets par rapport à l’ancien stade, où ils trouvaient plus facile de retrouver des amis à la mi-temps, en sortant de l’enceinte. Des repères sont perdus », souligne Roger Besson.

« Aux modernistes affirmant qu’un stade dernier cri est impératif, les traditionnalistes rétorquent que mieux vaut des joueurs du cru sur le terrain. Au final, les tenants de chacun de ces discours se retrouvent en partie perdants. Et les discours nostalgiques à l’égard du nouveau stade trahissent aussi un sentiment grandissant d’inconfort qui ne plaide pas pour l’augmentation du potentiel intégrateur du lieu »

Conférence-atelier de Christian Bromberger, spécialiste de la passion sociale pour le foot

Membre du jury évaluant cette thèse, Christian Bromberger, auteur de "Passions ordinaires et Football: la bagatelle la plus sérieuse du monde", tiendra en matinée un atelier-conférence, de 10h30 à 12h dans la salle B.2.65 de la bibliothèque de la FLSH, à l’initiative du Centre de sciences cognitives et l'Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel.

Match à trois entre un chercheur, un footballeur camerounais et un formateur

Ce jeudi complètement foot sera ponctué à 18h30 par la table ronde « Venir d’Afrique et jouer à NE Xamax », au Musée d’art et d’histoire, dans le cadre de l'expo 100 ans d'histoire et de passion, sur le centenaire du club rouge et noir. L'Institut d'histoire d'UniNE et le Centre international d'étude du sport ont réuni sur leur feuille de match Julien Beuret (historien et géographe), Augustine Simo (footballeur camerounais) et Yves Débonnaire (entraîneur et formateur à l'ASF, commentateur consultant pour la RTS).

A noter d’ores et déjà que le 26 octobre, Roger Besson donnera au Musée d’art et d’histoire une conférence dans le contexte du centenaire xamaxien, intitulée « Au carrefour des peuples, le chaudron de La Maladière ».

Le communiqué au format pdf