Communiqué

Littérature médiévale : le Moyen Age revient à la page !

03 août 2011

Après une longue période d’oubli, le Moyen Age a aujourd’hui regagné ses lettres de noblesse. En témoignent les nombreux festivals qui lui redonnent vie tout au long de l’été. Mais aussi les films, les livres et surtout… les BD. Le nouveau professeur de français qui prend ce mois-ci ses fonctions à l’Université de Neuchâtel est un spécialiste reconnu de littérature médiévale.

Les lecteurs de L’Express et de L’Impartial le connaissent déjà pour les chroniques de bande dessinée qu’il signe depuis dix ans dans leurs deux journaux. Le Neuchâtelois Alain Corbellari revient aujourd’hui au pays. A partir du 1er août de cette année, il est officiellement engagé par l’Université de Neuchâtel comme professeur extraordinaire de français médiéval. Un poste à temps partiel qui lui permet de conserver ses fonctions à l’Université de Lausanne et qui illustre, une fois de plus, l’excellente collaboration entre les deux institutions.

Le Moyen Age, spécialité du nouveau professeur, présente de nombreuses similitudes avec notre époque. Ne serait-ce que par l’importance accordée à l’image et à la communication orale. « Les générations qui nous ont précédés étaient des gens de l’écrit, relève Alain Corbellari. Avec la banalisation de la télévision, nous avons repris l’habitude de voir l’image interagir avec la parole ou d’écouter quelqu’un nous raconter quelque chose. »

Ce passionné considère donc l’échec de la modernité plutôt d’un bon œil. Comme il l’explique : « Depuis les années 70, nous ne croyons plus à la modernité. Nous assistons du coup à un retour flagrant du passé. La littérature médiévale a par exemple décollé dans les années 70, mais elle n’est pas la seule. La musique baroque a, elle aussi, connu une résurrection. »

Le nouveau professeur tire un intéressant parallèle avec la bande dessinée qui, selon lui, a également profité de la décadence de l’écrit. Le neuvième art fait ainsi partie intégrante des recherches qu’il mène, notamment au niveau de l’imaginaire. Le professeur a d’ailleurs coécrit Le Moyen Age par la bande (ouvrage publié en 2001) et produit régulièrement des articles scientifiques sur ce sujet.

Mais la BD n’est qu’une petite partie du domaine de recherche d’Alain Corbellari. En effet, ce dernier suit également de près le retour du Moyen Age dans la littérature moderne, au cinéma… (soit la réception profane). Il étudie également le retour de cette période au travers des érudits qui ont redécouvert la littérature médiévale au XVIIIe siècle (soit la réception érudite).

Dans son enseignement, il est un point sur lequel Alain Corbellari ne tergiversera pas. Il s’agit de la date à laquelle commence la littérature française. « Mes étudiants devront se sortir de la tête l’idée selon laquelle la Renaissance marque le début de notre littérature. Et que fait-on alors de ce qui s’est écrit pendant les cinq cents ans précédents ? La littérature française commence au XIe, voire au IXe siècle. » Un point, c’est tout.

Le communiqué au format pdf

Contact

Alain Corbellari
Institut de littérature française
Tél. 032 725 57 94
alain.corbellari@unine.ch