Communiqué

Neuchâtel, le 23 juin 2010. Ce mercredi, l'Institut de sociologie de l'Université de Neuchâtel anime un atelier des communautés du savoir-faire régiosuisse pour les cantons et les régions. Organisé dans le cadre de la Nouvelle politique régionale (NPR), cet atelier permet de valoriser la recherche en économie territoriale menée par l'Université dans le cadre du projet européen EURODITE. Des représentants des régions venus de toute la Suisse y participent.

La circulation des connaissances et des savoirs est devenue un enjeu de développement économique. La compétitivité de certaines branches d'activité, de certaines entreprises ou de certaines régions se définit de plus en plus en termes de capacité à rassembler, générer, faire usage et gérer ces connaissances. Le projet EURODITE cherche à mieux comprendre la nature et la composition de ce phénomène en examinant les dynamiques de connaissance dans l'économie des régions européennes. Il s'inscrit dans le sixième programme-cadre de l'Union européenne et est soutenu par la Commission. Cette recherche regroupe 28 partenaires établis dans 12 pays européens.

Plusieurs études ont déjà montré qu'il devient difficile de raisonner uniquement en termes de secteurs économiques traditionnels puisque la production de biens et services fait appel de plus en plus à des connaissances composites et interdisciplinaires. De plus, la recherche, qui était l'apanage traditionnel d'institutions publiques comme les universités ou les hautes écoles, est devenue désormais le créneau d'exploitation de grands groupes privés.

Par ailleurs, le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication, l'accroissement de la mobilité des personnes et l'intégration économique ont globalisé l'accès à la connaissance, ou à tout le moins à certaines formes de celle-ci. Selon quelles modalités les processus de genèse et de mobilisation de la connaissance se développent-ils? Y a-t-il un rôle spécifique de la proximité géographique et de l'échelle régionale? Comment s'organisent la circulation et l'ancrage des connaissances? Comment les processus liés aux connaissances s'articulent aux dynamiques industrielles et aux activités de service? Quels sont les effets des politiques publiques sur les dynamiques de la connaissance?

Le Groupe de recherche en économie territoriale (GRET) de l'Institut de sociologie a eu la charge de coordonner les études régionales du projet. Ces études ont cherché à identifier les différentes dynamiques territoriales de connaissance existantes au sein et à l'extérieur d'entités régionales en alliant différentes théories économiques de la connaissance à l'approche territoriale.

Les communautés du savoir-faire regiosuisse
La tâche principale de regiosuisse est de mettre en place un système de connaissances concernant la Nouvelle politique régionale (NPR). Avec la mise en place de communautés du savoir-faire, regiosuisse dispose d'un instrument de travail novateur qui permet de soutenir les actrices et les acteurs du développement régional dans la mise en oeuvre de la NPR. Les communautés du savoir-faire offrent en effet la possibilité d'échanger ainsi que de mettre à jour des connaissances concrètes, des expériences et des stratégies concernant le développement régional et la NPR. Cet instrument permet d'utiliser les connaissances disponibles et d'en combler les lacunes.

Les domaines thématiques traités par les communautés du savoir-faire se basent sur des propositions de la communauté du développement régional. Les communautés du savoir-faire regiosuisse travaillent en groupes restreints de 10 à 16 personnes et sont animées et encadrées par regiosuisse. Elles se rencontrent trois à quatre fois par année, abordent des questions et des problèmes concrets qui touchent les participants et développent des solutions ainsi que des stratégies de mise en oeuvre pratique.

Ce mercredi, les questions abordées concernent l'évaluation de l'importance des domaines de connaissance et d'expériences «soft» (culture, systèmes de valeurs, symbolique, etc.) pour la NPR. La question de savoir comment on pourrait impliquer davantage les consommatrices et consommateurs finaux dans le processus ainsi que d'évaluer les avantages de la coopération intercantonale et internationale pour l'échange de connaissances et le développement de projets.