Communiqué
Plus de 400 chercheurs pour étudier les paysages à l'Université de Neuchâtel
Neuchâtel, le 6 avril 2010. Ce matin, la rectrice de l'Université de Neuchâtel, Mme Martine Rahier et le conseiller de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France en Suisse, M. Luc Fuhrmann, ont ouvert le 135e congrès national des sociétés historiques et scientifiques. Ce congrès, qui a lieu pour la première fois en Suisse, se tiendra jusqu'au 11 avril à la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Neuchâtel. Il réunit plus de 700 participants dont quelque 400 chercheurs qui présenteront leurs contributions sur le thème des paysages.
Le congrès des sociétés historiques et scientifiques se tient chaque année dans une grande ville universitaire francophone. Trait d'union entre la recherche universitaire et la recherche bénévole, cette manifestation scientifique - lieu de rencontre privilégié des membres des sociétés savantes - est largement ouverte aux universitaires, aux élèves des grandes écoles et aux membres des centres de recherche. Elle permet également aux jeunes chercheurs de faire leurs premières communications sous la direction de personnalités scientifiques de premier plan.
Cette année, du 6 au 11 avril et pour la première fois en Suisse, c'est l'Université de Neuchâtel qui reçoit le 135e congrès national des sociétés historiques et scientifiques. Un congrès consacré aux paysages. Ce thème fera l'objet de plus de 400 contributions et sera abordé sous d'innombrables facettes : historiques, géographiques, archéologiques, ethnologiques, culturelles, littéraires, urbaines, sémantiques ou religieuses.
Paysage - définitions
La plus grande confusion règne quant à la définition de l'étendue et de la nature d'un paysage. Dans les pays anglo-saxons, le sens commun a fait prévaloir un modèle de dimensions plus modestes. Landscape, en anglais, Landschaft en allemand, c'est pour les non-spécialistes ce que l'on peut embrasser du regard dans une vision panoramique. Dans le meilleur des cas, cette vision se révèle à partir d'un point élevé mais elle reste forcément limitée, comme le prouve l'emploi du néologisme récent de cityscape, substitué à landscape pour évoquer le paysage urbain.
Tout autre est le cas dans les langues romanes : « paysage » en français, « paesaggio » en italien, « paisaje » en espagnol réfèrent de façon explicite au pays. Ce n'est pas le spectateur qui lui-même définit le paysage, mais le paysage qui porte les éléments de sa définition.
Géographie physique - géographie humaine
On a longuement cherché à opposer les paysages naturels aux paysages anthropisés. La géographie a établi de longues listes des premiers en croisant des critères géologiques, pédologiques, climatiques avec celui d'une biodiversité généralement exclusive de l'homme. On a pu ainsi parler de « paysages désertiques », de « paysages de montagne », de « paysages littoraux », de « paysages tropicaux » etc. dans une perspective descriptive où le domaine de la géographie physique se voulait distinct de celui de la géographie humaine. Aujourd'hui, la notion de biotope, plus élaborée, tend à recouvrir ces entités enfermées dans une nomenclature rigoureuse et souvent désuète.
Chacun a pris conscience, vers la fin du XXe siècle, qu'il n'existe plus de « nature vierge » et que tous les paysages sont, quoique à des degrés variables, des paysages anthropisés. Il n'est donc pas surprenant que les classifications de la géographie humaine aient mieux résisté que celles de la géographie physique à l'usure du temps. Ici encore, pourtant, la typologie établie par plusieurs générations de chercheurs a volé en éclats du fait de l'évolution des pratiques agricoles et pastorales dans les campagnes et, plus largement, du fait de l'évolution des établissements humains. Qui pourrait aujourd'hui appliquer à de vastes ensembles des pays tempérés la notion de « bocage » ou d' « openfield » qui leur fut longtemps essentielle ? En revanche, des notions telles que « paysages périurbains » ont fait leur apparition et reviennent régulièrement dans le langage des urbanistes, des aménageurs et des géographes.
Paysages culturels
L'une des acquisitions récentes les plus intéressantes de la recherche concerne les paysages culturels. Ce concept, initialement destiné à faire pièce à celui de paysages naturels dans la mise en oeuvre de la convention de l'UNESCO pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972), a été laborieusement élaboré à partir d'une rencontre d'experts internationaux à la Petite-Pierre (1992). Il reste entaché par bien des ambiguïtés inhérentes à la notion de paysage (notamment en ce qui concerne l'étendue des biens conservés) mais a l'avantage de mettre l'accent sur une lecture historique et anthropologique des ensembles concernés.
En marge du congrès, de nombreuses excursions sont organisées à l'intention des participants qui pourront ainsi découvrir la richesse des paysages du Pays de Neuchâtel.
Le congrès des sociétés historiques et scientifiques se tient chaque année dans une grande ville universitaire francophone. Trait d'union entre la recherche universitaire et la recherche bénévole, cette manifestation scientifique - lieu de rencontre privilégié des membres des sociétés savantes - est largement ouverte aux universitaires, aux élèves des grandes écoles et aux membres des centres de recherche. Elle permet également aux jeunes chercheurs de faire leurs premières communications sous la direction de personnalités scientifiques de premier plan.
Cette année, du 6 au 11 avril et pour la première fois en Suisse, c'est l'Université de Neuchâtel qui reçoit le 135e congrès national des sociétés historiques et scientifiques. Un congrès consacré aux paysages. Ce thème fera l'objet de plus de 400 contributions et sera abordé sous d'innombrables facettes : historiques, géographiques, archéologiques, ethnologiques, culturelles, littéraires, urbaines, sémantiques ou religieuses.
Paysage - définitions
La plus grande confusion règne quant à la définition de l'étendue et de la nature d'un paysage. Dans les pays anglo-saxons, le sens commun a fait prévaloir un modèle de dimensions plus modestes. Landscape, en anglais, Landschaft en allemand, c'est pour les non-spécialistes ce que l'on peut embrasser du regard dans une vision panoramique. Dans le meilleur des cas, cette vision se révèle à partir d'un point élevé mais elle reste forcément limitée, comme le prouve l'emploi du néologisme récent de cityscape, substitué à landscape pour évoquer le paysage urbain.
Tout autre est le cas dans les langues romanes : « paysage » en français, « paesaggio » en italien, « paisaje » en espagnol réfèrent de façon explicite au pays. Ce n'est pas le spectateur qui lui-même définit le paysage, mais le paysage qui porte les éléments de sa définition.
Géographie physique - géographie humaine
On a longuement cherché à opposer les paysages naturels aux paysages anthropisés. La géographie a établi de longues listes des premiers en croisant des critères géologiques, pédologiques, climatiques avec celui d'une biodiversité généralement exclusive de l'homme. On a pu ainsi parler de « paysages désertiques », de « paysages de montagne », de « paysages littoraux », de « paysages tropicaux » etc. dans une perspective descriptive où le domaine de la géographie physique se voulait distinct de celui de la géographie humaine. Aujourd'hui, la notion de biotope, plus élaborée, tend à recouvrir ces entités enfermées dans une nomenclature rigoureuse et souvent désuète.
Chacun a pris conscience, vers la fin du XXe siècle, qu'il n'existe plus de « nature vierge » et que tous les paysages sont, quoique à des degrés variables, des paysages anthropisés. Il n'est donc pas surprenant que les classifications de la géographie humaine aient mieux résisté que celles de la géographie physique à l'usure du temps. Ici encore, pourtant, la typologie établie par plusieurs générations de chercheurs a volé en éclats du fait de l'évolution des pratiques agricoles et pastorales dans les campagnes et, plus largement, du fait de l'évolution des établissements humains. Qui pourrait aujourd'hui appliquer à de vastes ensembles des pays tempérés la notion de « bocage » ou d' « openfield » qui leur fut longtemps essentielle ? En revanche, des notions telles que « paysages périurbains » ont fait leur apparition et reviennent régulièrement dans le langage des urbanistes, des aménageurs et des géographes.
Paysages culturels
L'une des acquisitions récentes les plus intéressantes de la recherche concerne les paysages culturels. Ce concept, initialement destiné à faire pièce à celui de paysages naturels dans la mise en oeuvre de la convention de l'UNESCO pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972), a été laborieusement élaboré à partir d'une rencontre d'experts internationaux à la Petite-Pierre (1992). Il reste entaché par bien des ambiguïtés inhérentes à la notion de paysage (notamment en ce qui concerne l'étendue des biens conservés) mais a l'avantage de mettre l'accent sur une lecture historique et anthropologique des ensembles concernés.
En marge du congrès, de nombreuses excursions sont organisées à l'intention des participants qui pourront ainsi découvrir la richesse des paysages du Pays de Neuchâtel.
Contact
Professeur Laurent Tissot
Président du comité d'organisation
Tél. : 032 718 17 76
Igor Chlebny
Service de presse et communication
Tél. : 032 718 10 40