Communiqué
de l'idée à l'objet : un ouvrage suit l'évolution de la R&D dans l'horlogerie
Neuchâtel, le 04 novembre 2008. Par où transitent les idées qui mènent (parfois) à la production d'un nouveau modèle de montre ? Hélène Pasquier enseigne l'histoire économique et sociale à l'Université de Neuchâtel. Après un ouvrage sur une brasserie régional, elle signe là un deuxième opus consacré à l'histoire de la recherche et développement horlogère dans l'Arc jurassien. Un ouvrage qui dévoile un aspect peu connu de l'horlogerie.
C'est un portrait palpitant de l'horlogerie suisse qui se dresse au fil des pages de l'ouvrage que publie Hélène Pasquier aux éditions Alphil. Cette historienne, auteure d'une thèse de doctorat en co-tutelle entre l'Université de Neuchâtel et l'Université de technologie de Belfort-Montbéliard, retrace l'histoire de la recherche et développement (R&D) entre 1900 et 1970 au sein d'entreprises horlogères de l'Arc jurassien suisse et en particulier des maisons Jaeger-LeCoultre, Longines, Omega et Tissot.
Comment s'organise l'activité créatrice ? Qui sont les acteurs-horlogers ? Comment les recherches sont-elles menées dans les domaines de la montre mécanique, la montre électrique et à quartz ?
Hélène Pasquier analyse avec finesse les activités quotidiennes et répétitives dans les entreprises. Elle s'infiltre dans les bureaux techniques de l'époque, dans les manufactures, pour suivre les processus industriels depuis le lancement d'une idée jusqu'à la commercialisation du produit... ou l'abandon du projet.
L'historienne avoue un intérêt marqué pour les cas d'abandon. « Ce sont les plus parlants, explique-t-elle, car ils montrent où se trouvent les disfonctionnements. Les réussites laissent au contraire très peu de traces dans les archives. »
Au travers de son ouvrage, Hélène Pasquier tente de savoir s'il existe un modèle régional en matière de R&D dans l'Arc jurassien suisse. Elle se penche sur les hommes qui créent les montres, sur leurs savoirs et sur leurs savoir-faire. Et s'interroge sur le rôle joué par les écoles d'horlogerie en tant que bassins de recrutement pour la recherche horlogère.
Les processus de R&D dans la montre mécanique attirent son attention. Mais l'auteure suit également les activités menées par les entreprises horlogères pour sortir de ce domaine de recherche. La comparaison des différentes stratégies adoptées permet d'apporter un nouvel éclairage dans le domaine du quartz et de l'électronique en Suisse, en prenant pour base les archives privées de quatre manufactures horlogères.
Hélène Pasquier est actuellement chargée d'enseignement en histoire économique et sociale à l'Université de Neuchâtel. Elle mène également une étude financée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS) sur l'image de l'entreprise Suchard au travers de ses supports photographiques.
Elle a publié en 2001 un premier ouvrage d'histoire économique intitulé « La chasse à l'hectolitre », consacré à la politique de vente d'une brasserie régionale dans une économie de type cartellisée.
Contact
Hélène Pasquier
helene.pasquier@unine.ch
C/o Editions Alphil : 079 390 76 07