Communiqué de presse

Neuchâtel, le 28 novembre 2008.  Véritables stations de traitement naturelles, les forêts préservent durablement les ressources en eau potable. Afin de consolider et de pérenniser ce rôle protecteur de la forêt, le projet Interreg franco-suisse «ALPEAU» est lancé officiellement ce vendredi 28 novembre 2008. Hébergé au Centre d'hydrogéologie de l'Université de Neuchâtel, d'une durée de trois ans, ce projet transfrontalier bénéficie d'un budget de près d'un million de francs suisses.

Comment fonctionne la purification de l'eau à travers le sol forestier? Quelles sont les essences d'arbres à promouvoir et comment les exploiter pour une protection idéale des eaux souterraines? Comment développer une coopération optimale entre les collectivités en charge de l'approvisionnement en eau potable et les acteurs forestiers?

Voici quelques-unes des questions auxquelles le projet Interreg «ALPEAU» entend apporter des réponses. Le but ultime est de consolider et de pérenniser, dans les zones périalpines franco-suisses, le rôle protecteur de la forêt sur les ressources en eau potable, tout en valorisant la matière première que représente le bois. Les résultats donneront lieu à la publication d'un guide des pratiques forestières contribuant à la protection de la ressource en eau potable.

Les sols forestiers agissent en effet comme de merveilleux filtres qui retiennent nombre de substances chimiques. Au grand bénéfice des eaux souterraines qui gagnent en qualité!

Avec ses sols très perméables, la chaîne du Jura représente un réservoir d'eau aux processus complexes. La diversité des sous-sols et des boisements forestiers typiques du Jura a notamment motivé la création du projet «ALPEAU». Les études scientifiques ainsi générées permettront d'approfondir la connaissance des mécanismes qui influencent la qualité de l'eau. Réunissant aussi bien des hydrogéologues que des pédologues, des biologistes ou des forestiers, le projet entend également définir les pratiques sylvicoles qui favorisent la qualité des eaux souterraines et correspondent à une gestion durable du milieu.

A l'origine du projet se trouvent des questions identiques que se posaient les services forestiers français et suisse. En effet, des deux côtés de la frontière, le rôle très positif de la forêt pour la protection des eaux souterraines ne fait aucun doute. Mais ce qui manque encore - et qu'on attend du projet - ce sont les arguments scientifiques capables d'assurer une gestion des forêts sans faille.

La journée du 28 novembre 2008 réunit pour la première fois le comité de pilotage franco-suisse, à savoir une quarantaine de responsables techniques et administratifs, de scientifiques et de praticiens impliqués dans le projet. Le matin sera consacré à une présentation en salle des programmes de recherche français et suisses, tandis que l'après-midi se passera sur le terrain, sur l'un des quatre sites de recherche suisses, en l'occurrence les gorges de l'Areuse.

Lancement du projet Interreg franco-suisse «ALPEAU»,
vendredi 28 novembre 2008 à la Maison de la nature neuchâteloise (Champs-du-Moulin, NE).