Communiqué

pour la première fois, une étude démontre les liens entre excès de vitesse et machisme

Neuchâtel, le 29 octobre 2007.   Machisme et excès de vitesse au volant sont étroitement liés. C'est ce que démontre une étude dirigée par Marianne Schmid Mast, professeure à l'Institut de psychologie du travail de l'Université de Neuchâtel. Basée sur des tests de conduite virtuels réalisés en laboratoire, cette étude démontre le lien entre le rôle traditionnel de mâle et la vitesse au volant. Elle conclut qu'une mesure de prévention efficace contre les accidents de la route consisterait à dissocier vitesse et masculinité dans l'esprit des jeunes conducteurs.

Conduire de manière inappropriée induit un risque pour la santé et pour la vie. Aux Etats-Unis, par exemple, 43 947 personnes sont mortes dans un accident de voiture en 2004. La même année, en Allemagne, ce sont  6 087 personnes qui sont décédées dans des accidents de la route. Après l'alcool, la vitesse est la principale cause d'accident.

Les accidents ne causent pas que des morts mais aussi de nombreux blessés graves. Ainsi en Suisse, en 2006, 371 personnes ont perdu la vie sur les routes et 5075 ont été gravement blessées. Parmi les personnes grièvement touchées en Suisse, quelque 1700 restent chaque année totalement ou partiellement invalides à vie.

La majorité des conducteurs responsables d'accidents dus à un excès de vitesse sont des hommes jeunes. Le lien entre une attitude macho et une conduite agressive a souvent été évoqué. Restait à le démontrer.

C'est la tâche que s'est assignée la professeur Marianne Schmid Mast et son équipe (Monika Sieverding de l'Université de Heidelberg et Michaela Essle, Karin Graber et Lutz Jäncke de l'Université de Zurich).

Le comportement, dans des simulateurs de conduite, de 83 jeunes hommes a été analysé. Ces jeunes conducteurs ont été séparés en trois groupes, chaque groupe étant exposé à entendre, durant les 8 minutes que durait l'expérience, des mots à connotation masculine, féminine ou neutre.

L'étude a montré que les jeunes hommes exposés à un environnement typiquement masculin roulaient deux fois plus vite que ceux qui étaient exposés à un environnement typiquement féminin et significativement plus vite que ceux qui étaient exposés à un environnement neutre.

Ainsi, pour la première fois le lien de cause à effet entre masculinité et vitesse a pu être démontré.

Ces résultats devraient être pris en considération dans les campagnes de prévention des accidents de la route.

Il s'agirait en effet de dissocier masculinité et vitesse. Les auteurs suggèrent qu'une publicité montrant un coureur automobile, tel que Michael Schumacher, par exemple, roulant à vitesse modérée sur des routes normales, pourrait avoir un effet préventif.

Contact

professeure Marianne Schmid Mast
Institut de psychologie du travail et des organisations
Tél. : 032 718 13 94