Communiqué de presse

La migration en cinq films

Neuchâtel, le 9 mars 2006. Dans le cadre du projet  Neuchàtoi, en association avec le Forum suisse pour l'étude des migrations et de la population et la Maison d'analyse des processus sociaux le cours pratique d'anthropologie visuelle de l'Institut d'ethnologie de l'Université de Neuchâtel propose cinq variations helvéto-cinématographiques sur un thème majeur : « Migrer ».

Neuchàtoi suscite des vocations... encadrés par Grégoire Mayor et Olivia Killias, une dizaine d'étudiants avancés de l'Institut d'ethnologie vont devoir définir une approche du thème, l'identité neuchâteloise, passant de la théorie à la confrontation directe avec les gens. Parallèlement, cinq films portant sur la politique de migration en Suisse seront projetés au grand public en présence des réalisateurs.

C'est Samir, le célèbre réalisateur et producteur zurichois qui ouvrira les feux, lundi 13 mars, avec son film « Babylon». Moitié, moitié: voilà ce que les immigrés de seconde génération répondent lorsqu'on leur demande s'ils se sentent suisses ou étrangers. Le film se penche entre autre sur Luana qui, née à Bâle de parents calabrais, fait du rap en anglais; sur Ersan Sahin, seul et unique joueur de hockey sur glace turc, qui nous explique pourquoi il a choisi une petite-amie italienne. Sans oublier Saida, étudiante en langues romanes, ni MC Carlos, fils de parents espagnols et membre du groupe de rap francophone « Sens Unik ».

Il sera suivi par Fernand Melgar - qui vient de remporter le Prix du cinéma suisse 2005 dans la catégorie documentaire, le 21 mars, qui présentera un film ancien« Album de famille » : la Suisse a connu, dans les années 50 et 60, un essor économique sans précédent. Pour faire face à un besoin de main d'oeuvre accru, elle est allée chercher dans le sud de l'Europe près d'un million de travailleurs étrangers, italiens, portugais et espagnols surtout. Ce film parle de l'émigration d'une famille dont la particularité est d'être semblable à des milliers d'autres familles espagnoles venues s'établir en Suisse dans l'espoir de refaire leur vie.

Barbara Waldis, maître-assisitante à l'IE et l'une des réalisatrices de « Destination Amour » sera présente le 28 mars : Sujay, Maha, François et Willi viennent de l'Inde, du Liban, de Colombie, de France et du Congo. Leurs histoires ne pourraient être plus différentes et pourtant ont quelque chose en commun : ces cinq protagonistes ont découvert notre pays la Suisse à travers une relation avec un-e partenaire suisse. Ils dépeignent avec humour, causticité et auto-ironie une image contrastée de leur intégration dans un pays qui devient lui-même toujours plus transnational.

Peter Ammann présentera « Braccia si, uomini no ! » le 4 avril : le 7 juin 1970, le peuple suisse eut à se prononcer pour ou contre l'initiative populaire lancée par le conseiller national James Schwarzenbach et son mouvement contre l'emprise étrangère. « Braccia si, uomini no » est un film documentaire, tourné de fin avril au 7 juin 1970, au moment où le diverses tendances s'affrontaient avec le plus de virulence et que la Suisse se transformait en une seule tribune où chacun prenait la parole au sujet des travailleurs étrangers et de la soi-disant surpopulation (P. A.)

Alex Mayenfisch clôturera la série avec « L'Usine » le 18 : Au printemps 2002, une usine du textile implantée depuis cinquante ans dans la banlieue de Lausanne, Iril, ferme ses portes et licencie les 140 employés restant. L'entreprise fut autrefois n° 1 en Suisse dans son secteur et, de loin, le plus gros employeur de la ville, surtout de main d'oeuvre étrangère. Elle n'a pu résister à la mondialisation d'une activité qui s'est progressivement déplacée vers des pays où la main-d'oeuvre est moins chère. Dans ce cas, ce sera la Pologne. Ce que l'on pourrait percevoir comme un épisode de plus dans le feuilleton des délocalisations d'entreprises est en fait un événement d'une tout autre portée; dans l'Ouest lausannois "la" Iril est un mythe. Et aussi un mystère. Ce film veut dévoiler le premier et percer le second.

Où et quand

lundi 13 mars et les mardis 21, 28 mars et 4 et 18 avril à 20h00.
Les films sont projetés à l'auditoire de l'Institut d'ethnologie, St-Nicolas 4, 2000 Neuchâtel.
La Cafétéria du MEN sera ouverte avant et après la projection.
Entrée gratuite !

Contact

Institut d'ethnologie
032 718 17 10