Communiqué de presse

Mariages mixtes : unissez-vous !

Neuchâtel, le 8 mars 2006. Dans le cadre de Neuchàtoi*, les cafés scientifiques neuchâtelois ont décidé de se pencher sur les mariages mixtes en Suisse : les Helvètes n'hésitent plus à lier leur destinée à celle d'un mari ou d'une épouse venue d'autres latitudes. Cette situation représente-t-elle un enrichissement culturel et démographique pour notre pays ou, comme l'affirment certains milieux de droite, un nivellement de notre « suissitude » ?  Réponses mercredi 15 à l'Interlope !

Le métissage de la société est une réalité dont le processus a débuté au 19e siècle déjà. La Suisse n'échappe pas à ce phénomène : démographiquement, il lui est même utile pour freiner le vieillissement de la population.

Une fois surmontées les barrières de la différence, les couples binationaux sont-ils plus riches ou plus difficiles à gérer que les mariages entre Suisses ? Les conjoints qui les constituent sont-ils plus tolérants l'un à l'égard de l'autre ? Et qu'en est-il de l'éducation biculturelle des enfants dans un monde de plus en plus global ? Un conseiller conjugal d'origine algérienne donnera assurément quelques clés de compréhension.

Dans notre pays, le mariage est l'issue la plus aisée à de nombreuses relations entre conjoints binationaux : en effet, comme le soutient l'ethnologue Barbara Waldis qui sera présente mercredi, « il semble plus facile de se marier et d'obtenir ensuite la naturalisation que de décrocher un permis C ». La loi sur les étrangers ne permet, il est vrai, pas beaucoup de flexibilité et offre peu ou pas d'alternative... mais qu'on ne s'y méprenne pas, la Suisse n'est pas l'Eldorado des mariages blancs : pour preuve, l'Office fédéral des étrangers entreprend 400 cas d'investigations par année, ce qui représente 2 à 3% seulement de tous les mariages binationaux.

Quant au canton de Neuchâtel, il peut se targuer d'un réel engagement pour une meilleure intégration des étrangers. Les actions proposées dans le cadre de Neuchàtoi en constituent la preuve par l'acte ! Le délégué cantonal aux étrangers, Thomas Facchinetti, partagera son expérience dans le domaine de l'intégration et de la cohabitation interculturelle, un discours plein de nuances puisqu'il touche à la dimension humaine de chaque individu.

Avec la participation de :
Barbara Waldis, ethnologue, Neuchâtel
Thomas Facchinetti, délégué cantonal aux étrangers, La Chaux-de-Fonds
Ali Hemma Devries, conseiller conjugal, Centre PROFA, Lausanne
Un couple binational
Modération: Valérie Kernen, journaliste

* une opération culturelle inédite de grande envergure sur le thème de l'identité neuchâteloise