Communiqué de presse

Lorsque des non-francophones montent sur les planches...

Neuchâtel, le 4 mai 2006. Ils sont 12 étudiant-e-s non-francophones inscrits aux cours de l'Institut de langue et civilisation françaises prêts à monter sur les planches du théâtre du Pommier de Neuchâtel, jeudi 11 mai, pour interpréter « Les amants du métro » de Jean Tardieu sous la houlette d'un metteur en scène... alémanique !

Roger Lämmli sait joindre l'utile à l'agréable... étudiant en filière diplôme de l'Institut de langue et civi-lisation françaises (ILCF) de l'Université de Neuchâtel, cet enseignant secondaire alémanique féru de théâtre - il a suivi une formation de pédagogue de théâtre à Zurich - a décidé d'entraîner 12 de ses collègues d'études, venus des quatre coins du monde pour apprendre le français à Neuchâtel, dans une création théâtrale. Jeudi 11 mai, les francophones seront uniquement dans le public : sur la scène du théâtre du Pommier, seuls des amateurs allophones donneront vie au « poème à jouer » signé Jean Tardieu « Les amants du métro ». Une pièce choisie pour son texte accessible et son langage quotidien permettant de travailler « au-delà des barrières linguistiques », comme l'explique le metteur en scène, Roger Lämmli, « en utilisant non seulement les mots, mais aussi les gestes, les mimiques et les attitudes ».

Difficilement classable, ami des surréalistes et des pataphysiciens, homme de radio, poète, Jean Tardieu a en effet également écrit pour le théâtre : il remet en jeu les conventions des genres et tente des expériences à propos du langage poétique et de sa relation avec le langage de tous les jours. « Les amants du métro » est une pièce sur l'amour en général et sur les diverses facettes de l'amour en particulier : c'est un amalgame, une rencontre  des beaux-arts, de la musique, de la danse, de la poésie et de l'art dramatique. Dans ce poème à jouer, l'auteur français montre de manière ludique que la parole n'est qu'une façon limitée de se faire comprendre parmi plusieurs autres et que tout le monde est un peu étranger, que ce soit dans la pièce ou dans la vie : une belle métaphore pour 12 acteurs venus d'ailleurs.