Communiqué de presse
8e Congrès international d'aérobiologie, Neuchâtel, 21- 25 août 2006
Neuchâtel, le 21 août 2006. L'Association internationale d'aérobiologie organise tous les quatre ans un Congrès qui permet à des scientifiques du monde entier d'échanger les derniers résultats de cette science interdisciplinaire et d'améliorer ses applications. L'édition 2006 de ce congrès est organisée à Neuchâtel du 21 au 25 août par la Société suisse d'aérobiologie, l'Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse et l'Université de Neuchâtel. Elle réunit plus de 200 scientifiques venus de 45 pays.
L'aérobiologie étudie les particules d'origine biologique transportées par l'air - pollen, spores, bactéries et autres - leurs sources, leur dispersion et leurs effets. De telles études nécessitent la participation de spécialistes de nombreux domaines de la biologie, botanique, mycologie, phénologie, mais aussi de la météorologie, de la médecine, etc... elle est donc une science hautement interdisciplinaire. L'actualité met régulièrement en évidence ses applications: changement climatique, allergies au pollen, maladies des cultures, OGM, bioterrorisme, qualité de l'air, ambroisie. Un symposium sur les aspects médicaux de l'aérobiologie viendra ainsi renforcer la collaboration entre médecins et aérobiologistes.
Ce congrès abordera de nombreux thèmes nouveaux ou d'actualité dans ce domaine, comme l'automatisation des mesures, la biodiversité, la modélisation et la prévision, la criminologie, et bien d'autres. L'influence des paramètres météorologiques et climatiques sur toutes les étapes de la trajectoire aérobiologique est essentielle, puisque le temps influence la plante et sa floraison, la libération du pollen dans l'air et son transport au loin, puis sa déposition...sur une fleur pour permettre la fécondation ou dans un nez pour provoquer un rhume des foins! Ce congrès co-organisé par MétéoSuisse, une des seules institutions de météorologie intégrant l'aérobiologie, sera donc l'occasion d'un rapprochement particulier entre ces deux sciences.
Le cours AA2006, qui a réuni en Valais du 15 au 19 août 26 étudiants avancés venus de 16 pays différents, a fort bien démontré l'intérêt pour ce domaine, la grande capacité d'intégration des mesures aérobiologiques et les défis que représentent pour la modélisation et la prévision des terrains complexes comme les vallées alpines.
L'aérobiologie est non seulement une science passionnante, mais également fort utile, comme en témoignent quelques exemples d'applications de ses résultats.
Les bulletins polliniques sont une aide indispensable pour les médecins allergologues et apportent une information utile et appréciée aux personnes souffrant d'allergies au pollen. En Suisse et dans les pays industrialisés, c'est plus de 15 % de la population qui souffre de ces maladies.
Comment des aérobiologistes américains ont-ils pu prédire l'arrivée sur le sol des Etats-Unis d'une peste qui ravage les cultures, la rouille du soja ? Ils ont suivi la trajectoire de ses spores par-dessus l'atlantique jusqu'au Brésil, puis leur remontée vers le nord. Chaque année, leurs prévisions permettent d'appliquer de façon adéquate les traitements fongicides préventifs et d'épargner d'énormes dégâts causés par ce champignon.
En Espagne et dans d'autres pays, la mesure des pollens dans l'air au moment de la floraison permet de prédire l'abondance de la récolte des fruits, par exemple des olives ou du raisin. Les incidences économiques sont très importantes.
L'arrivée de l'ambroisie en Suisse a été détectée grâce aux mesures de pollen effectuées par MétéoSuisse. Les quantités de ce pollen très allergisant, depuis longtemps transporté vers la Suisse par le vent, ont brusquement augmenté dans la deuxième partie des années nonante. L'alerte a été donnée et les plantes ont été effectivement trouvées sur territoire genevois par des agronomes et des botanistes. La presse s'est largement fait l'écho ces dernières années des mesures à prendre pour lutter contre cette plante envahissante. Les mesures de pollen permettent maintenant de mesurer l'efficacité des mesures prises pour éradiquer l'ambroisie.
Les aérobiologistes contribuent également au débat concernant les OGM en fournissant des données précises concernant la possibilité pour un pollen donné d'être transporté à une certaine distance et de transmettre son génome à une autre plante. Dans le même sens, l'évaluation du risque lié au bioterrorisme (on se souvient de la crainte provoquée par l'anthrax suite aux événements de 2001) est aussi un travail d'aérobiologiste. Les mesures d'hygiène de l'air, sur les lieux de travail, les habitations ou les hôpitaux, en sont également une spécialité. Depuis longtemps, pollens et spores permettent aux criminologues de savoir où sont allés les suspects de leurs enquêtes...
Les mesures aérobiologiques, comme les observations phénologiques, fournissent également une base de donnée sans égal sur les effets du changement climatique sur les organismes vivants. La saison des allergies commence ainsi en moyenne trois semaines plus tôt qu'il y a 20 ans.
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Bernard Clot, MétéoSuisse, 1530 Payerne, T 026 662 62 11, mobile : 079 634 12 33
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