Communiqué de presse

Un pas décisif à l'encontre des plantes envahissantes

Neuchâtel, le 15 novembre 2006. Un tournant dans la lutte contre les plantes envahissantes est en passe de se produire le 24 novembre prochain à l'Université de Neuchâtel. Pour la première fois, les praticiens et les scientifiques de l'ensemble du pays - près d'une centaine - se réunissent pour mieux s'organiser.

Ils travaillent comme experts de la protection de la nature dans l'administration ou sont membres d'un groupe d'intervention. Leur fonction les amène à prendre des mesures concrètes face aux plantes envahissantes (ces plantes importées d'un pays étranger, sans leurs prédateurs naturels, ce qui leur permet de prospérer démesurément, et de manière néfaste, dans leur terre d'accueil). Le 24 novembre prochain, ces praticiens rencontreront à l'Université de Neuchâtel les chercheurs les plus avertis en matière de gestion des plantes envahissantes. But de la Journée : identifier les lacunes et les problèmes en matière d'échange de connaissances.

Ces dernières années, des groupes de travail sur les plantes envahissantes ont vu le jour en différents points du pays (à Neuchâtel, par exemple, voir à l'adresse http://sea.ne.ch/neophyt.htm). Il s'agit maintenant d'intégrer ces initiatives au niveau national, tâche à laquelle s'attelle l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), bien entendu représenté lors de la rencontre. Cette dernière est organisée par le Pôle de recherche national (PRN) Survie des plantes, basé à l'Université de Neuchâtel, par td-net et par le Forum Biodiversité Suisse, tous deux des académies suisses.

Trois ateliers - sur les stratégies cantonales, l'évaluation des risques et le transfert de savoir -attendent la centaine de participants. L'occasion pour eux de mettre en place des structures susceptibles de garantir la bonne circulation des informations. Comment faire pour partager les résultats d'un travail de recherche ou d'une expérience de terrain ? L'analyse des risques que posent les plantes envahissantes sera également au centre des discussions. Quels coûts et quels bénéfices engendrent l'application des mesures de lutte ? Comment permettre aux experts de la protection de la nature d'accéder aux connaissances actuelles ? Et comment informer le grand public, acteur primordial pour une action efficace ?

La mondialisation a provoqué le déplacement d'organismes - végétaux et animaux -, mais sans faire suivre les éléments qui contrôlent leur expansion dans leur milieu d'origine. Certains d'entre eux s'implantent de manière massive à l'intérieur de leurs nouveaux biotopes, parfois fragiles. Dans le cas des plantes envahissantes, différentes mesures permettent de s'opposer à leur progression. On peut les arracher à la main, les enduire d'herbicides ou relâcher dans la nature un organisme qui les tue ou les affaiblit, après évidemment une étude de risques approfondie (contrôle biologique). Une autre solution consiste à instaurer une forte concurrence en plantant des espèces indigènes compétitives.

Seront présents le 24 novembre de nombreux représentants du Tessin, terre de prédilection des plantes envahissantes.

Un suivi de cette première rencontre est d'ores et déjà prévu au printemps 2007.

Sur les berges du lac, en pleine ville de Neuchâtel, des renouées du Japon regardent désormais le monde à travers les barreaux de cages grillagées. C'est le Service des parcs et promenades qui les a ainsi enfermées. Ce clin d'oeil malicieux attire l'attention des passants sur l'une des plantes envahissantes les plus problématiques. Car en voulant l'éradiquer, on contribue très souvent à la propager. Elle renaît en effet du moindre segment laissé en terre.

La journée s'arrêtera également sur le cas de l'ambroisie, une autre plante débarquée en Suisse, où elle pourrait bientôt poser d'importants problèmes d'allergies, comme c'est le cas dans la région lyonnaise. La Suisse s'est dotée d'une liste noire qui dresse le catalogue des plantes considérées comme envahissantes (voir à l'adresse www.cps-skew.ch)

Contact

Christoph Kueffer, organisateur de la journée du 24 novembre
td-net académies-suisses, Tél. : 044 632 43 08,

Francis Cordillot
coordinateur national pour les plantes envahissantes
Office fédéral de l'environnement (OFEV/BAFU)
Tél.: 031 324 01 38,

Heinz Mueller-Schaerer
Université de Fribourg
Tél.: 026 300 8835

Michel Horner
coordinateur plantes envahissantes pour le canton de Neuchâtel
Tél. : 032 854 05 82

Guido Maspoli
Museo cantonale di storia naturale, Lugano
Tél.: 079 635 12 06,