Communiqué de presse

Café scientifique: statistiques et société
Peut-on tout mettre en équations?

Neuchâtel, le 13 février 2006. Depuis 1998, Neuchâtel héberge l'Office fédéral de la statistique. Etudes de la population, santé, enseignement, consommation, économie: aucune thématique ne semble échapper à la sanction des graphes et des chiffres. Mais quelles en sont les limites? Pour en discuter, rendez-vous à l'Interlope mercredi 15 février à 18h avec vos questions aux invités de Café'In.

Lorsqu'on parle de statistique et société, un exemple vient immédiatement à l'esprit : le recensement de la population, qui brille par sa fiabilité. En effet, pour autant que l'on dispose d'une administration qui fonctionne, le recensement livre des résultats précis, parce que les données sur lesquelles repose l'opération sont fiables. Mais ce n'est de loin pas la règle. "Imaginez qu'on veuille calculer le taux de chômage à l'échelle mondiale, illustre Yves Tillé, l'un des intervenants. C'est absurde! Comment voulez-vous recueillir des données dans des pays où on ignore même la définition du travail?".

Cela dit, il faut savoir que les demandes pour quantifier des problématiques de la société émanent souvent des décideurs politiques ou économiques. Les scientifiques y répondent avec une grande prudence, en accompagnant leurs résultats de marges d'erreur dont on a tendance à ignorer l'existence. La faute aussi aux médias qui, dans leur besoin de simplification du message, désirent des arguments clairs où la nuance a difficilement sa place.

Est-il pour autant souhaitable de toute mettre en équation? Certainement pas, diront les spécialistes, d'autant que des méthodologies qualitatives existent, comme en psychologie, basées sur des entretiens personnalisés et pas forcément sur de vastes enquêtes impliquant un grand nombre de personnes.

Avec la participation de
Yves Tillé, Professeur de statistiques en sciences économiques, Neuchâtel
Philippe Eichenberger, Office fédéral de la statistique, Neuchâtel
Elvis Mazzoni, Institut de psychologie, Université de Neuchâtel
Raphaël Rossignol, Institut de mathématiques, Université de Neuchâtel

Modération: Igor Chlebny, journaliste scientifique