Communiqué de presse

Ombre et lumière sur la plante : leçon de photosynthèse à Neuchâtel


Neuchâtel, le 4 avril 2005. Sans lumière, la terre ne porterait ni plantes ni animaux. Elle est un des principes fondamentaux de la vie. Encore faut-il savoir l'utiliser. « La photosynthèse est aujourd'hui assez bien comprise, mais il reste encore beaucoup à découvrir », relève Felix Kessler. Dans sa leçon inaugurale du 8 avril prochain, ce professeur, directeur du Laboratoire de physiologie végétale à l'Université de Neuchâtel, dressera un récapitulatif de la photosynthèse, en s'arrêtant sur les aspects étudiés par son équipe. Comme le transport de protéines à l'intérieur des chloroplastes ou les mouvements induits chez la plante par un éclairage lumineux.

Les plantes privées de lumière se développent selon le même schéma : de longues tiges d'une blancheur translucide et des moignons de feuilles tout aussi pâles. C'est ainsi que s'obtiennent par exemple les endives et que le coeur des salades reste blanc. Qu'on place cependant ces plantes dites « étiolées » à la lumière et voilà qu'elles se colorent en vert et adoptent la forme de croissance adéquate.

Par quels mécanismes la plante est-elle parvenue à modifier sa physionomie ? Comment a-t-elle réalisé qu'il lui fallait mettre en branle sa machinerie photosynthétique ? Réponse du biologiste Felix Kessler, le vendredi 8 avril. Ce professeur de l'Université de Neuchâtel parlera, à l'occasion de sa leçon inaugurale, des recherches sur l'utilisation de la lumière par les plantes, menées dans le Laboratoire de physiologie végétale qu'il dirige.

La photosynthèse permet à la plante d'utiliser l'énergie lumineuse et de produire ainsi les molécules dont elle a besoin. La majorité des réactions se déroulent à l'intérieur des chloroplastes, sortes de petits ballons cachés dans la cellule et à l'intérieur desquels sont empilées des membranes portant le pigment chlorophylle. L'arrivée de lumière sur une plante restée à l'ombre déclenche une cascade de réactions en chaîne. « Ces signaux sont transmis jusqu'au noyau, explique Felix Kessler. Certains gènes se mettent à travailler et des protéines sont importées dans le chloroplaste ».

Les phénomènes de transport mobilisent l'attention des chercheurs du laboratoire neuchâtelois. « Nous effectuons des recherches sur la biochimie et la génétique de l'importation des protéines dans le chloroplaste », précise le scientifique. Menées dans le cadre du pôle de recherche national Plant Survival, ces travaux annoncent de possibles applications pratiques. « Notre laboratoire a récemment mis en évidence une étape importante de la synthèse de vitamine E à l'intérieur des chloroplastes, poursuit Felix Kessler. Cette découverte laisse entrevoir des perspectives biotechnologiques. La vitamine E est en effet ajoutée à certains aliments et cosmétiques riches en matières grasses pour éviter le rancissement. On pourrait un jour imaginer des plantes fabriquant la vitamine E dans des quantités importantes, comme de vraies usines chimiques miniaturisées. »

Felix Kessler présentera dans sa leçon inaugurale d'autres voies de recherche sondées par son équipe. Un exemple : les plantes orientent, au cours de la journée, les petits panneaux solaires que sont leurs feuilles de la façon la plus appropriée pour capter la lumière. Ces mouvements qui permettent d'optimiser la photosynthèse se retrouvent au niveau microscopique. Et les chercheurs neuchâtelois leur accordent une attention particulière.


« Lumière... sur la plante »
Leçon inaugurale donnée par le prof. Felix Kessler à l'Aula de la Faculté des sciences de l'Université de Neuchâtel (Chantemerle 20)
vendredi 8 avril 2005, à 17h15


Renseignements: Felix Kessler, tél. 032 718 22