Communiqué de presse
La philosophie s'offre des émotions !
Neuchâtel, le 21 octobre 2005. Moralité et émotions, moralité et rationalité... La rentrée académique des philosophes se concentrera autour de l'amour, de la colère et de la culpabilité, trois émotions-clé de la société humaine. Du 27 au 29 octobre, il y aura foule entre Neuchâtel et Berne pour un colloque suisse qui n'hésitera pas, une fois n'est pas coutume, à se frotter aux sciences empiriques... est-ce là les premiers signes d'ouverture d'un rendez-vous organisé en grande partie par la relève en philosophie ?
Au cours des dernières décennies, les émotions - au nombre desquelles l'amour - ont été l'objet de nombreuses études dans divers domaines de la philosophie. Dans le cadre du colloque intitulé « Emotions et rationalité dans la philosophie morale », les chercheurs s'interrogeront sur l'existence d'authentiques émotions morales, comme on l'a parfois pensé de la compassion, de la bienveillance ou du remord ou encore sur la fonction des émotions morales sur les êtres humains.
Si l'initiative de ce rendez-vous automnal est le fait de l'Institut de philosophie neuchâtelois, emmené par le professeur Daniel Schulthess, l'organisation est conjointement assurée par l'Association suisse pour la relève en philosophie, Sequitur : le rôle des jeunes est donc prépondérant dans cette rencontre qui s'annonce comme un grand succès si l'on en croit le nombre particulièrement élevé de propositions de conférences venant du monde entier.
La philosophie ouverte à d'autres disciplines
Les émotions, qu'elles soient positives ou négatives, agissent comme régulatrices de la pensée et du comportement moral. Or, les philosophes classiques ont longtemps opposé le contraste moralité-rationalité, à l'image de Kant (les émotions parasitent la morale).
Dans le but de faire évoluer la réflexion sur les émotions, les philosophes n'excluent pas aujourd'hui de l'enrichir au moyen d'une approche interdisciplinaire : ceci explique la présence du représentant du Pôle national sur les émotions dont le siège est à l'Université de Genève. La biologie et la sociologie seront au nombre de ces disciplines susceptibles d'éclairer la question des émotions et de la rationalité sous un jour nouveau, à l'image de l'apparition de la colère et sa fonction...
Ce colloque de rentrée ne sera assurément pas commun: il consistera en l'un des rares du genre où la philosophie osera se confronter à des sciences empiriques...
Jeudi 27 octobre à 18h15, la conférence du philosophe Stephan Cuypers organisée par la Société romande de philosophie est largement ouverte au public.