La vie après UniNE
« Les étudiants sont intégrés dans des projets concrets »
Daniel De Marco, responsable technique de l’information
Daniel De Marco a obtenu un Master en systèmes d’information en 2011. Il travaille dans le secteur horloger comme responsable technique de l’information auprès de Vaucher Manufacture, à Fleurier.
A l’UniNE, il y a une formation en informatique et une autre en «systèmes d’information», celle que vous avez suivie. Quelle est la différence entre ces deux voies ?
La filière informatique relève de la Faculté des sciences. Là, on est vraiment dans le cadre de la programmation, du développement, la dimension fondamentale de l’informatique. A l’heure où les nouvelles technologies ont un rôle essentiel dans les entreprises, la formation en systèmes d’information comprend l’ensemble des éléments qui permettent de gérer et de traiter l’information. Dans cette filière, on est donc davantage dans l’implémentation, le développement et la gestion de l’informatique dans l’entreprise.
Vous travaillez chez Vaucher Manufacture. Quelques mots à propos de cette entreprise ?
Vaucher manufacture est née en 2003, après la scission en deux entités de l’entreprise Parmigiani Mesure et Art du Temps, appartenant au pôle horloger de la Fondation de la famille Sandoz – il avait été décidé à l’époque de séparer la marque de la manufacture. En 2006, Hermès International entre dans le capital-actions de l’entreprise. Vaucher Manufacture fabrique des mouvements. Elle a donc comme principal client sa société-sœur Parmigiani et La montre Hermès, mais sert également d’autres grandes marques de haute horlogerie.
Concrètement, quelles sont vos activités à Fleurier ?
Je suis responsable technique de l’information, autrement dit, responsable informatique. Au vu de la dimension de l’entreprise (environ 200 collaborateurs chez Vaucher Manufacture, 500 dans l’ensemble du pôle), j’ai plusieurs casquettes. D’abord un rôle plutôt managérial, stratégique, car il s’agit d’assurer l’alignement de l’informatique avec les besoins de l’entreprise. Mais j’ai également un rôle plus opérationnel : grâce à mon cursus d’études, je fais aussi du développement de logiciels. Ce qui me plaît le plus, en fait, c’est d’avoir un métier varié. Au vu de la dimension que prend l’entreprise, le managérial l’emporte un peu sur l’opérationnel, mais cela me convient très bien !
Autre défi majeur : je suis aussi là pour conseiller la direction générale. Par exemple en l’aidant à ne pas s’engouffrer dans de nouvelles technologies couteuses mais inutiles. C’est un défi très intéressant que d’équilibrer les investissements, de définir des solutions qui doivent être adaptées à l’environnement, à la culture et à la structure de l’entreprise.
Les systèmes d'information se situent, on l’a dit, à l'interface entre l'informatique et le management. Qu’est-ce qui vous a amené à suivre cette voie ?
Avant de suivre ce master, j’avais fait des études HES en informatique de gestion. La dimension « ingénierie informatique » était très poussée, mais l’aspect managérial y était traité de façon moins approfondie qu’à l’université. J’avais donc un bagage informatique assez grand, mais j’étais un peu plus faible sur le plan managérial. C’est ce qui m’a poussé vers ce Master, commun entre Neuchâtel et Lausanne, et qui a très bonne réputation. Bel et bien, du point de vue gestion, management, j’y ai vraiment appris des fondamentaux qui sont indispensables au type de métier que je pratique.
L’université est parfois perçue comme étant éloignée du concret. Avez-vous parfois ressenti cela ?
J’avais cette idée-là à propos de l’université : une institution très théorique. Mais j’ai été vraiment surpris en bien. En fait, au niveau master, c’est très interactif, les étudiants sont intégrés dans des projets concrets.
Dans le quotidien de votre travail, utilisez-vous effectivement ce que vous avez appris à l’université ?
Absolument ! J’utilise la matière de cours enseignés aussi bien à Lausanne qu’à Neuchâtel. Et puis surtout, je suis dans la prolongation de mon travail de master, qui était en lien avec Vaucher Manufacture. J’avais effectivement déjà commencé à y travailler parallèlement à mes études. C’est une chose qui m’a séduit à l’UniNE : cette souplesse, cette flexibilité, qui m’ont permis de faire un contrat pédagogique adapté à mon cas. Soit la possibilité, au vu de ma situation, de suivre le Master sur une durée plus longue.
Un souvenir particulier de vos études à Neuchâtel ?
J’adore le bâtiment principal de l’Université. Il est fabuleux ! Alors que souvent les bâtiments universitaires sont très modernes, très froids, celui-là a beaucoup de charme, on a l’impression d’étudier quelque part en Angleterre !
Quel conseil donneriez-vous à un futur étudiant ?
Quand on choisit une filière, on la choisit en général parce qu’on est intéressé par les branches abordées. Il ne faut donc jamais hésiter à réagir auprès des professeurs ou des assistants lorsqu’on ne comprend pas un concept, un thème etc. Or ici, souvent, les gens n’osent pas trop intervenir, ils sont sur la retenue. Ne jamais rester dans le flou, ne pas avoir peur de poser des questions, c’est capital.
Interview UniNE 2014