Quelques chiffres
L'effectif des étudiantes des Hautes écoles suisses a doublé en vingt ans. Cette augmentation s'accompagne de deux phénomènes qui caractérisent leur situation.
D'une part, les étudiantes sont concentrées dans les sciences humaines et sociales, certains domaines de spécialisation de la médecine, la pharmacie et le droit. Elles sont sous-représentées dans les sciences exactes et techniques.
D'autre part, bien que le nombre d'étudiantes soit souvent supérieur à celui des étudiants, elles sont moins nombreuses à effectuer un doctorat (56.8% de doctorants contre 43.2 % de doctorantes en 2010). La part des femmes parmi les titulaires d'un doctorat en Suisse (41.9% de docteures en 2009) est nettement en dessous de la moyenne européenne (45%).
La métaphore du « tuyau percé », ou leaky pipeline, met en évidence la diminution de la participation des femmes au fur et à mesure que l'on gravit les échelons de la carrière académique. En 2011, le pourcentage des femmes parmi les professeur-e-s en Suisse en 2011 est 17.6%, alors qu'elles sont encore 41.6% parmi les assistant-e-s et collaborateur-trice-s scientifiques (Chiffres de l'OFS).
La représentation du tuyau percé varie par discipline. Le bassin d'étudiantes étant plus petit dans les sciences techniques et exactes, la perte des effectifs féminins est proportionnellement moins grande que dans les sciences humaines et sociales.
Un document de la CRUS présente des chiffres détaillés, par status académique et par discipline, sur la période 2002-2010.
Les statistiques européennes peuvent être consultés dans le rapport She Figures 2009.
Malgré ces différences disciplinaires, la période doctorale et post-doctorale demeure un moment-clé.
Que les chercheures, toutes disciplines confondues, soient de plus en plus nombreuses à franchir avec succès cette étape est un enjeu important de l'égalité des chances.