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Hortense de Corneillan

Petite présentation

Hortense de Corneillan est doctorante auprès de l’Institut d’histoire de l’art et de muséologie de l’Université de Neuchâtel depuis le 1er février 2024. Sa thèse, dirigée par la Pr. Valérie Kobi est consacrée aux restaurations et remaniements opérés au XIXe siècle sur les vases antiques découverts en Étrurie.

Maître d’enseignement à la Haute Ecole Arc Conservation-restauration (HE-Arc CR) depuis 2008, elle est titulaire d’un diplôme de premier et second cycle en histoire de l’art et muséologie obtenus à l’Ecole du Louvre (Paris) et d’un diplôme de restaurateur du patrimoine, obtenu à l’Institut National du Patrimoine (spécialité Arts du feu). Entre 2008 à 2019, elle a été responsable de la conservation-restauration au Musée Ariana, musée Suisse de la céramique et du verre.

En 2022-2023, elle a été pensionnaire de l’Académie de France à Rome, Villa Médicis. Depuis 2023, elle est cheffe de projet au sein de l’Unité de recherche de la Haute Ecole Arc conservation-restauration (UR-Arc).

Son projet de thèse

Restaurer et inventer les vases antiques dans Italie du XIXe siècle. L’exemple de la collection Castellani, entre philanthropie et enjeux antiquaires ? (Titre provisoire)

A partir des années 1820, alors que l’unité italienne n’est pas encore réalisée, l’Europe se prend de passion pour les vestiges découverts en étrurie. Parmi eux, quantité de vases grecs, jadis importés par les oligarques locaux et redécouverts dans les nécropoles.

Soumis à une forte pression du marché de l’art, les vases d’Etrurie circulent à travers l’Europe tout au long du XIXe siècle. Mais leur provenance et contexte de découverte n’étant presque jamais renseignés par les fouilleurs et marchands de l’époque, ces objets sont en quelque sorte « perdus » pour les historiens. Si les vases les plus remarquables sont parfois identifiables dans les sources, pour les autres, l’information n’existe plus. Seules les restaurations qu’ils subirent dans les semaines ou mois qui suivirent leur découverte contiennent encore d’éventuels indices qui permettraient de resituer leur mise au jour : emploi de journaux datés comme contreforme pour les comblements, de matériaux constituant des marqueurs chronologiques ou géographiques, mise en œuvre caractéristique d’une main, d’un atelier ou d’une région connue.

Ces restaurations réalisées au cours du XIXe sont en outre précieuses, car elles sont le reflet d’un rapport mouvant à l’artefact archéologique, à sa matérialité et aux symboles qui lui sont associés. Nombreux sont en effet les ajouts et éléments d’invention qui furent apportés aux vases dans le but d’augmenter leur valeur marchande ou d’adapter leur décor au goût et à l’imaginaire de l’époque.  

Ce travail doctoral cherchera donc à mettre en évidence l’intérêt patrimonial et la valeur documentaire des restaurations du XIXe s., témoignages associés à l’histoire de l’archéologie et des collections européennes et menacés de disparition à moyen terme.

L’approche théorique s’appuiera sur l’étude matérielle de corpus issus de collections anciennes dispersées, en particulier sur la collection romaine de vases constituée durant la seconde moitié du XIXe siècle par les frères Castellani. éminents orfèvres, collectionneurs, politiciens et hommes d’affaires hors pair, les Castellani sont des figures majeures du marché antiquaire de l’Ottocento qui alimentèrent largement les fonds des collections publiques européennes.

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