Celica Fitz
Petite présentation
Celica Fitz est doctorante en histoire de l'art contemporain auprès de l’Institut d’histoire de l’art et de muséologie de l’Université de Neuchâtel depuis le 1er septembre 2022. Elle rédige sa thèse sur l’œuvre d’Emma Kunz (1892-1963), une thérapeute, naturaliste, radiesthésiste et artiste suisse. Le titre provisoire de sa thèse est Réception et reconstruction de l'œuvre d'Emma Kunz entre spiritualité, construction de savoir et art contemporain. Au vu de son approche transversale qui se situe entre l’histoire de l’art, les sciences des religions et la muséologie, la thèse de Celica Fitz est dirigée en cotutelle par deux professeures de disciplines différentes : Bärbel Beinhauer-Köhler, professeure en science des religions à l’Université de Marbourg en Allemagne, et Régine Bonnefoit, professeure en histoire de l’art contemporain et de muséologie et co-commissaire d’une exposition sur l’œuvre d’Emma Kunz (Appenzell, Kunsthalle Ziegelhütte, 12 mai-25 octobre 2020).
Après un Bachelor en histoire de l'art, Celica Fitz a obtenu un Master en histoire de l'art (sous la direction du prof. Hubert Locher) et un deuxième Master en sciences des religions (sous la direction de Bärbel Beinhauer-Köhler) à l’Université de Marbourg. Ces deux mémoires s’attachent à étudier des cultures plurielles et l’art contemporain, et à réfléchir à la mise en exposition de ces deux thèmes.
Entre 2017 et 2022, elle a enseigné comme assistante à l’Institut d’architecture sacrée et d’art religieux contemporain de la même université. À ce poste, elle a également organisé des conférences, publications et expositions. De 2015 à 2018, elle a été commissaire d’expositions temporaires à la « Religionskundliche Sammlung » (Collection des sciences des religions) de l’Université de Marbourg ; entre 2021 et 2022 elle a collaboré avec le service culturel de la ville de Marbourg sur plusieurs projets artistiques. Ses sujets de recherches sont l’art contemporain, l’analyse d’expositions d’art, la construction des savoirs, l’appréhension des pratiques artistiques comme construction de « réalités ».
Son projet de thèse
Réception et reconstruction de l'œuvre d'Emma Kunz entre spiritualité, construction de savoir et art contemporain (titre provisoire)
Les plus de 400 dessins d'Emma Kunz (1892-1963) – naturaliste, radiesthésiste et artiste suisse – connaissent, depuis leur première exposition en 1973/74, une réception à multiples facettes qui se situe entre art thérapeutique et art avant-gardiste. D'après les rares informations collectées auprès de son entourage, Kunz se considérait elle-même comme chercheuse ; elle ne percevait pas ses dessins comme œuvres d’art, mais comme des instruments de transmission de connaissances, dotés de pouvoirs curatifs et divinatoires.
Malgré les nombreuses expositions internationales qui ont présenté son œuvre dans les dernières années, la recherche sur sa vision du monde, sa pratique du dessin et l’histoire de sa réception présente toujours de considérables lacunes. Ce projet de thèse de doctorat cherche à combler celles-ci en mettant l'accent sur deux aspects : Une tentative de reconstruction de sa vision du monde sera tout d’abord entreprise sur la base de l’étude des sources et d’archives, et sur la base de l’analyse de ses écrits théoriques sur l’art (1953), de ses poèmes (1930) et de ses dessins. L'objectif est de contextualiser l’œuvre de Kunz, de contribuer à la compréhension de ses convictions et d'analyser un objectif de sa pratique du dessin : la construction d’une « réalité ».
Deuxièmement, la thèse se concentre sur l’histoire de la réception des dessins de l’artiste et sur une analyse des expositions récentes. Concernant ce dernier point, des interviews ont été menées avec des visiteurs, des commissaires d’expositions et des artistes contemporains qui ont créés des œuvres en dialogue avec celles de Kunz. Il s’agit de comprendre comment ces expositions tentent d’insérer la production de Kunz dans une narration construite et transmise depuis des décennies par l’historiographie. L'intérêt général de cette recherche porte sur les pratiques et les récits, les interprétations et les connaissances autour de la personne d'Emma Kunz en tant que cas d'étude exemplaire de la construction de discours sur l'art et sur la spiritualité dans le cadre d’expositions. La méthodologie transversale se situe entre les disciplines des sciences historiques, des sciences des religions, notamment le domaine de la « material religion » et la muséologie.