Pourquoi l’ethnologie ?

J’ai toujours été intéressée à comprendre comment vivent d’autres gens. Cela m’arrive encore parfois dans mon quotidien ; je prends le train, une femme passe à vélo et je me dis « Tiens, comment c’est d’être dans sa peau ? ». J’aurais envie de vivre quelques minutes ou une journée à sa place pour me rendre compte de ce qu’elle vit. C’est ce qui m’a attirée vers l’ethnologie.

Durant mes études, beaucoup de personnes autour de moi partaient une année pour apprendre une langue et faire un terrain de longue durée. Pour moi c’était clair ; j’avais aussi envie de faire ça. J’étais intéressée à travailler dans le domaine de l’intégration des personnes migrantes et j’avais à l’esprit que l’apprentissage d’une langue pouvait être utile pour un travail futur.

J’ai réalisé mon mémoire de master sur les Alévis en Turquie et je suis partie à Istanbul. J’avais prévu trois mois pour apprendre la langue et 6 mois de terrain. C’était assez ambitieux mais, étonnamment, ça a marché. Les questions religieuses ont toujours été ce qui m’intéressait le plus, alors j’ai décidé de faire ma thèse sur le soufisme, toujours en Turquie puisque je connaissais déjà la langue.

Projets marquants 

Pendant mes études, j’ai fait du bénévolat à l’ONU pour acquérir une expérience pratique. Il y avait une petite ONG qui aidait les représentant-e-s de peuples autochtones venu-e-s défendre leurs revendications. Et j’ai aussi accompagné des requérant-e-s d’asile. Cela m’a permis de développer de bonnes connaissances dans le domaine de l’asile qui m’ont été très utiles par la suite.

Mon travail aujourd’hui 

Je travaille actuellement comme Analyste Pays pour la Turquie au SEM (Secrétariat d’Etat aux Migrations). C’est un travail que j’aime beaucoup. Mon rôle consiste à mettre à disposition les informations sur le contexte en Turquie pour les collaboratrices et collaborateurs qui prennent les décisions sur les demandes d’asile. Par exemple, je dois répondre à des questions comme : « Quelle était la situation des membres de tel parti politique dans ces années-là. »

Ce qui me plaît particulièrement c’est qu’il s’agit d’un travail de recherche pour lequel j’utilise les compétences scientifiques que j’ai acquises, mes connaissances sur la situation en Turquie, mes capacités d’analyse pour structurer un propos clair et dont le résultat est directement utile.