Vie urbaine et psychose
Responsables de la recherche :
Ola Söderström, Institut de Géographie UniNE
Philippe Conus, Département de Psychiatrie, CHUV, Université de Lausanne
- De quoi s’agit-il ?
Le but de cette recherche, financée par le Fonds National Suisse, a été de mieux comprendre les mécanismes qui lient la vie urbaine à la psychose. Des études montrent en effet depuis les années 1930 que l’environnement urbain semble jouer un rôle dans le développement des symptômes que la psychiatrie regroupe sous ce terme de psychose. Nous avons ainsi posé l’hypothèse qu’une analyse des biographies résidentielles et de l’expérience urbaine de jeunes patient.e.s vivant avec un diagnostic de psychose permettrait de mieux comprendre cette relation encore mal connue.
Notre recherche montre que la densité urbaine, de hauts niveaux de stimulation sensorielle, des interactions sociales non choisies et des obstacles à une mobilité urbaine fluide constituent des facteurs de stress pour ces patient.e.s. Elle démontre par ailleurs le rôle protecteur de tactiques développées par les patient.e.s: la création de bulles sensorielles, la programmation détaillée des déplacements et la recherche de lieux de bien-être.
- À quel problème environnemental, social ou autre ce projet tente-il de contribuer ?
La recherche vise à créer des conditions plus favorables de vie urbaine pour des personnes susceptibles de développer une psychose.
- Comment les acteurs concernés sont-ils impliqués ?
Cette recherche a été conçue avec le personnel soignant (médecins, infirmières et infirmiers, psychologues de terrain) et part de l’expérience des patient.e.s. Elle a donné lieu à plusieurs restitutions auprès du personnel soignant et des patient.e.s, à des présentations visant la sensibilisation du grand public (lors des Journées de la schizophrénie par exemple) et à de nombreuses émissions dans les médias (1 exemple ci-dessous) et articles dans la presse suisse et étrangère. Cette recherche a conduit à la préparation actuellement d’une seconde recherche, qui vise à élaborer et à tester de façon participative (forum et living labs) avec les actrices et acteurs concerné.e.s des stratégies thérapeutiques et un plan urbain de santé mentale pour la ville de Lausanne.
RTS1 19h30 / le 01 mars 2016